Chaque année, octobre est consacré au Mois européen de la cybersécurité, rendez-vous crucial pour la protection numérique. Coordonnée par l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) et relayée dans tous les États membres de l’Union, cette initiative vise à sensibiliser citoyens, entreprises et institutions aux enjeux toujours plus complexes de la sécurité numérique.
Dans un monde où les cyberattaques se multiplient, où les données personnelles sont devenues une véritable monnaie d’échange et où les menaces s’internationalisent, ce mois dédié n’est pas un simple exercice de communication : c’est une nécessité stratégique.
Dans cette première partie, nous allons revenir sur la genèse du Mois européen de la cybersécurité, sur son rôle, ses grands thèmes, et sur la manière dont il s’inscrit dans un contexte mondial d’explosion des cybermenaces.
La cybersécurité n’a jamais été aussi centrale qu’aujourd’hui. Les études estiment régulièrement le coût mondial de la cybercriminalité à plusieurs milliers de milliards d’euros chaque année. Le chiffre croît chaque année. Les attaques ne se limitent plus à des virus isolés ou à des arnaques bancaires classiques : elles prennent la forme de campagnes massives, parfois pilotées par des groupes criminels organisés ou même soutenues par des États.
Phénomènes marquants :
Face à cette réalité, les campagnes de sensibilisation doivent être conçues comme de véritables leviers de mobilisation collective, avec une ambition double : éduquer et responsabiliser.
Le Mois européen de la cybersécurité a été lancé en 2012 par l’ENISA, en partenariat avec la Commission européenne. Son objectif initial était relativement simple : uniformiser et amplifier les initiatives de sensibilisation à travers les États membres, dans un domaine où la disparité des approches posait problème.
Dès sa première édition, l’événement a mis en avant la nécessité de créer un langage commun autour des menaces numériques. Car si chaque pays avait ses propres campagnes, le cyberespace, lui, n’a pas de frontières. Ce sont précisément ces failles dans la protection qui sont exploitées par les cybercriminels.
En instaurant un Mois européen, les institutions ont cherché à :
L’ambition du Mois de la cybersécurité s’articule autour de trois grands axes.
Le premier objectif est d’offrir une information claire, actualisée et accessible. Dans un domaine souvent perçu comme technique, l’enjeu est de vulgariser sans appauvrir. Il s’agit de rendre compréhensibles des concepts comme « authentification multifactorielle », « attaque par déni de service », « cryptojacking » ou « exfiltration de données ».
Le deuxième objectif est de promouvoir de bonnes pratiques : mise à jour régulière des logiciels, gestion rigoureuse des mots de passe, utilisation d’outils de protection, vigilance accrue face aux courriels suspects. Ces conseils peuvent paraître basiques, mais leur non-application est à l’origine d’une grande majorité d’incidents.
Le troisième objectif, plus récent, est d’inciter chaque acteur à se sentir concerné. La cybersécurité n’est pas uniquement l’affaire des services informatiques ou des autorités publiques. Chaque citoyen, chaque salarié, chaque étudiant a un rôle à jouer dans la sécurisation de ses propres usages.
Le Mois européen de la cybersécurité ne se contente pas de diffuser des messages génériques. Chaque édition s’organise autour de thèmes spécifiques, qui permettent de donner un fil conducteur aux actions de communication et aux formations.
Ces thématiques reflètent les évolutions des menaces. Certaines éditions ont mis en avant la protection des données personnelles, d’autres la sécurité dans le télétravail, ou encore les nouvelles obligations réglementaires. Cette approche thématique permet de concentrer l’attention sur des enjeux précis, sans diluer le message dans une liste trop longue de bonnes pratiques.
En 2025, le thème est Le thème du Mois de la sensibilisation à la cybersécurité 2025 est axé autour du slogan « Sécuriser notre monde » (Secure our world), soutenu par le message « Restez en sécurité en ligne » (Stay safe online). Ensemble, ces messages encouragent les particuliers et les organisations à adopter des habitudes pratiques qui renforcent la sécurité numérique.
L’une des forces de cette campagne est sa déclinaison à différents niveaux. À l’échelle européenne, l’ENISA coordonne et met à disposition des ressources, des kits de communication, des guides et des études. Mais le dynamisme du Mois repose aussi sur l’engagement des acteurs locaux :
Cette multiplication des initiatives permet au Mois de ne pas rester un simple slogan institutionnel, mais de devenir un véritable moment de mobilisation collective.
Toutefois, certains experts soulignent les limites du dispositif. Un mois de sensibilisation, aussi riche soit-il, ne peut suffire à combler le déficit massif de formation en cybersécurité. Beaucoup de campagnes se réduisent à des affiches, des posts sur les réseaux sociaux ou des vidéos pédagogiques, sans provoquer de changements durables dans les comportements.
Il y a un risque que le Mois européen de la cybersécurité devienne un rituel formel, un passage obligé qui rassure les institutions mais dont l’impact réel reste limité. Pour qu’il soit efficace, il doit s’accompagner d’actions continues : formations régulières, exercices pratiques, accompagnement des entreprises et campagnes de suivi tout au long de l’année.
Au-delà de la sensibilisation, le Mois européen de la cybersécurité s’inscrit aussi dans un projet politique plus vaste : renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe face aux menaces numériques. Les grandes puissances mondiales, États-Unis, Chine, Russie, investissent massivement dans les capacités cyber offensives et défensives. L’Union européenne, en multipliant les initiatives de coopération et de sensibilisation, cherche à combler son retard et à affirmer son rôle dans la gouvernance du cyberespace.
En ce sens, ce mois d’octobre est aussi un symbole : celui d’une Europe qui prend acte de la réalité des cybermenaces et qui tente de fédérer ses citoyens autour d’une cause commune.
Le Mois européen de la cybersécurité est donc un événement incontournable, mais aussi perfectible.Retrouvez-nous mi-octobre pour notre seconde partie, qui se concentrera sur les défis concrets de mise en œuvre : comment les entreprises et les particuliers peuvent transformer les messages de sensibilisation en actions tangibles et durables, au-delà d’un mois de mobilisation. Dans l’intervalle, si vous avez un film, une série, un logiciel ou un livre électronique à protéger, n’hésitez pas à faire appel à nos services en contactant l’un de nos gestionnaires de comptes; PDN est pionnier dans la cybersécurité et l’antipiratage depuis plus de dix ans, et nous avons forcément une solution pour vous aider. Bonne lecture et à bientôt !
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