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Nous avons vu dans notre dernier article que le piratage provoquait notamment des pertes d’emploi dans certains secteurs de la technologie et du divertissement. Mais la crise économique généralisée produit un effet boule de neige: en effet, le piratage a également des causes sociales, ce qui provoque un cercle vicieux: plus le chômage est élevé, moins les gens veulent payer pour du contenu légal.

Par ailleurs, les entreprises de technologie et de divertissement perdant des revenus de plus en plus importants du fait de cette recrudescence du piratage, l’investissement est également touché, ce qui joue sur l’originalité des contenus et la créativité en général.

Une nouvelle hausse du piratage - des causes économiques et sociales ?

Si le paysage des médias en ligne a beaucoup évolué ces dernières années, un rapport de l’EUIPO  montre que les internautes diffusent aujourd’hui des contenus illégaux pour les mêmes raisons qu’il y a 10 ou 20 ans : l’absence d’options légales et le coût élevé de l’abonnement ou de l’achat.

Il existe désormais de nombreuses alternatives légales permettant de visionner des films, des séries et écouter de la musique facilement. Pendant plusieurs années il a été dit que ce nombre d’alternatives légales de qualité permettait de réduire le piratage, mais cette tendance semble désormais être en cours de renversement.

En effet, le rapport de l’EUIPO montre que le niveau de revenu d’un pays a également un impact significatif sur les taux de piratage. Un faible revenu par habitant, une forte inégalité entre les plus riches et les plus pauvres et un taux de chômage élevé chez les jeunes sont tous associés à une consommation accrue de contenus illégaux. « Il est essentiel de comprendre les mécanismes sous-jacents du piratage pour adopter des politiques et des mesures efficaces qui contribuent à le réduire », dit Christian Archambeau, directeur exécutif de l’EUIPO. Étant donné que la crise économique semble ne pas être en passe de se résoudre rapidement, il faut donc accepter que les consommateurs seront sans doute incités à pirater de façon plus régulière; ils sont en effet habitués à obtenir des contenus quand ils le veulent, mais ont de moins en moins les moyens de payer un aussi grand nombre d’abonnements qu’il y a quelques années.

Dévaluation de la Créativité

Le piratage digital a le potentiel de dévaluer la créativité en créant une culture de gratuité. Lorsque les consommateurs ont un accès facile à des œuvres piratées sans compensation monétaire, cela peut réduire la valeur perçue du travail créatif. 

Les créateurs peuvent donc se sentir découragés de poursuivre des projets ambitieux, craignant que leurs efforts ne leur rapportent ni notoriété ni revenus. Cela peut donc entraîner une baisse générale de la qualité des œuvres produites. Cette diminution de la qualité artistique peut avoir des répercussions à long terme sur l’ensemble de l’industrie de la création, du divertissement et de la technologie. 

Par ailleurs, lorsque les décideurs de ces entreprises planifient leurs investissements, cette menace omniprésente va impacter grandement le type de produits qui seront mis en développement. La prise de risques sera probablement de plus en plus souvent limitée au maximum, et les entreprises vont préférer se diriger vers des produits “sûrs”, dont ils seront certains qu’ils plairont à la majorité du public, afin de se garantir un minimum de revenu garanti. L’une des conséquences de cette nouvelle hausse du piratage sera donc sans doute une uniformisation des produits dans un certain nombre de domaines créatifs. Bien entendu les petites entreprises de technologie et les créateurs indépendants sont encore plus touchés, comme nous l’avons vu dans notre article précédent.

Le piratage digital laisse donc dans son sillage des conséquences profondes pour la créativité et l’investissement. La dévaluation de la créativité, la réduction des investissements, et les défis auxquels sont confrontés les plus petits acteurs de l’industrie sont autant de facettes complexes de ce problème. Les solutions nécessitent une approche globale, allant de l’évolution des modèles économiques à la mise en place de mesures technologiques et législatives. En éduquant le public sur les enjeux sous-jacents, la société peut aspirer à préserver la vitalité créative tout en protégeant les investissements nécessaires à l’innovation et à la diversité culturelle.

Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de fin d’année, et nous serons de retour mi-janvier pour notre rétrospective du piratage et de l’antipiratage pour cette année 2023. Dans l’intervalle, si vous avez un film, une série, un logiciel ou un livre électronique à protéger, n’hésitez pas à faire appel à nos services en contactant l’un de nos gestionnaires de comptes; PDN est pionnier dans la cybersécurité et l’anti piratage depuis plus de dix ans, et nous avons forcément une solution pour vous aider. Bonne lecture et à bientôt !

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