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L’UFC Que Choisir, association de consommateur française, publie à l’occasion de la journée européenne de la protection des données du 25 janvier une étude démontrant l’ampleur de la collecte de données opérée par les entreprises commerciales. 

L’étude révèle qu’un consommateur moyen, qui consulte une dizaine de sites web par jour est pisté plus de 4 000 fois. Ces données sont ensuite partagées avec plus de 1000 tiers. Bien entendu, la majorité des consommateurs ne le savent pas ou n’y pensent pas spécialement lorsqu’ils surfent sur le web.

Mais qu’est-ce que le tracking de données et à quoi sert-il ? 

Le tracking en quelques mots

Le tracking consiste à surveiller et pister chaque mouvement de l’utilisateur pour adapter sa politique marketing, en général grâce à des cookies installés sur les sites. C’est une pratique légale, l’utilisateur est d’ailleurs en général informé qu’il peut accepter ou refuser les cookies ce qui lui donne une illusion de choix. Chaque clic, chaque information entrée dans un formulaire, mais aussi les données de l’historique sont alors partagées avec le site sur lequel on navigue, et souvent revendues à des tiers qui les revendent souvent eux-mêmes à d’autres sites commerciaux. Le tracking permet également de savoir de quel site on vient, et sur quel site l’on se rend ensuite.

Si c’est gratuit, c’est que c’est toi le produit: les réseaux sociaux (X, Instagram, Facebook) sont parmi les plus touchés par cette pratique. Bien entendu, les apps sur les appareils mobiles utilisent également cette pratique.

Les secrets au grand jour

Les marchands de données, à partir de ces informations, sont capables de créer un profil publicitaire très précis de chaque consommateur. Le but, évidemment, cibler les publicités et inciter à surconsommer. La publicité fait partie du quotidien de la majorité des gens, mais ce qui fait la différence avec des publicités habituelles, c’est l’aspect extrêmement précis des publicités en question: préférences politiques, dépendances aux jeux d’argent ou aux opiacés, problèmes de santé, dépression … aucun comportement, même des comportements que l’internaute pense secrets n’en sont un pour ces marchands de données. 

L’idée, plus ou moins assumée ? Exploiter les faiblesses psychologiques pour inciter à l’achat en créant des besoins marketing que l’internaute ignorait avoir. Mais, à partir de vos données, la publicité parfaite pour vous apparaît sur votre réseau social favori, facteur de surconsommation. C’est ainsi que chaque jour des produits dont l’internaute ne pensait pas avoir besoin sont achetés. Normal dans une société capitaliste ? Probablement, mais ce genre d’achats impulsifs se retrouvent dans une très grande majorité des dossiers de surendettement. 

C’est donc une pratique commerciale, légitime, certes, mais elle se trouve dans une zone grise, à la limite de la bonne foi, et elle est souvent considérée par les juristes et les défenseurs des droits fondamentaux, comme déloyale et trompeuse. 

La collecte de données en pratique

Où et comment les données sont-elles collectées et partagées ? Absolument partout, dans un premier temps. Une étude de 2022 montre en effet qu’aux États-Unis, même les sites gouvernementaux et les associations à but non lucratif, environ 7 trackers et 3 cookies tiers sont présents; les informations sont également partagées avec Google analytics. Le tracking de données n’est donc même pas limité aux sites commerciaux et aux réseaux sociaux. 

L’effacement de données personnelles: une illusion

La majorité des consommateurs, une fois explicitement confrontés à ce problème, disent en effet ne pas vouloir de cette collecte; ils pensent cependant que les données ne sont pas conservées ou peuvent être effacées. La réalité ? C’est beaucoup plus compliqué que ça. 

En effet, si l’on veut réellement effacer ses données, il faut se rendre sur chaque site commercial contesté et lire les conditions d’utilisation (souvent, à dessein, longues et complexes) pour y retrouver la liste des tiers avec lesquels le site en question partage vos données; il faut ensuite contacter un par un ces tiers et leur demander de respecter leurs droits et effacer leurs données. 

L’étude de l’UFC-Que Choisir démontre que plus de la moitié des sites concernés, soit ne proposent aucun moyen de les contacter pour demander cet effacement, soit ignorent purement et simplement les demandes. 

Comment, alors, peut-on agir pour améliorer la transparence du partage des données des particuliers ? C’est ce que nous verrons dans notre prochain article, mi-mars. Dans l’intervalle, si vous avez un film, une série, un logiciel ou un livre électronique à protéger, n’hésitez pas à faire appel à nos services en contactant l’un de nos gestionnaires de comptes; PDN est pionnier dans la cybersécurité et l’anti piratage depuis plus de dix ans, et nous avons forcément une solution pour vous aider. Bonne lecture et à bientôt !

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