Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Dans notre dernier article, nous avons vu que l’IPTV illégale promettait de vous offrir à la demande un accès à des centaines de chaînes TV, des milliers de films et de séries et d’évènements sportifs, pour quelques dizaines d’euros par an. Dans cette seconde partie, nous nous intéressons de plus près au fonctionnement de l’IPTV, et aux éventuelles solutions que l’on peut envisager pour lutter contre ses méfaits.

Quel modèle économique pour l'IPTV ?

Certains clients abonnés à des services de télévision revendent et retransmettent leur signal de communication à des gérants de services IPTV illégaux. Ces derniers créent ensuite des bouquets pour en revendre l’accès aux particuliers.

Le système est accessible grâce à un simple boîtier Android (qui coûte une cinquantaine d’euros) similaire aux boxes classiques vendues par les opérateurs TV, d’un fichier APK et d’une clé USB. Les abonnements se trouvent sur Alibaba, eBay, sur un fil Reddit, un groupe Facebook ou directement par une recherche Google.

Très souvent, la promesse de ces abonnements est une qualité HD, donc équivalente à ce que proposent les abonnements légaux.

Une faille technique subtile

Le procédé est trahi par un très léger décalage, d’une trentaine de secondes. C’est donc du « presque direct» qui est proposé par ces pirates. Les pirates exploitent en effet une faille du système de protection HDCP (High-bandwidth Digital Content Protection). Il faut récupérer le flux, le recompresser et le rediffuser, ce qui explique ce léger délai.

Malgré la difficulté à évaluer la taille exacte d’un marché illégal, le nombre de sites ne cesse de croître et l’on estime d’après ce rapport de l’Union européenne  qu’environ 4 % des Européens (13 millions) utiliseraient des services IPTV illégaux. Ce nombre serait en augmentation constante. En 2018, d’après ce même rapport, cette activité pirate aurait généré 1 milliard de revenus — autant de manque à gagner pour les services légaux.

Il est donc primordial de trouver des solutions pour lutter contre cette forme de piratage relativement nouvelle, dans la mesure où la perte de revenu déjà conséquente des détenteurs de droits ne fera qu’augmenter si aucune mesure n’est prise.

Quels outils pour lutter ?

Surveiller les sites de revente

Pour lutter contre l’IPTV illégale, la première étape est avant tout de surveiller les réseaux et de faire retirer les annonces illégales sur les différents sites de revente (eBay, Facebook marketplace, Kijiji; Aliexpress…).

Le site de vente aux enchères eBay est un cas intéressant, dans la mesure où le site ne filtrait pas ses annonces il y a encore un an, mais il le fait désormais. L’ampleur du marché de revente d’IPTV illégale sur le site, les différentes qualifications juridiques de contrefaçon et d’atteinte à la propriété intellectuelle intervenues en Europe pour l’IPTV illégale (que ce soit pour la revente de boîtiers comme la revente d’abonnements), et les très nombreuses demandes de retrait effectuées par les entreprises d’antipiratage ont contribué à un filtrage bien plus poussé en amont, et à une diminution notable des annonces réellement publiées.

Ici, c’est donc bien une convergence entre le travail des entreprises d’antipiratage et l’évolution de la législation qui a permis une diminution de l’offre en ligne sur eBay.

Ce constat, cependant, n’est valable que pour eBay – les offres continuent à abonder sur les autres sites – notamment le Marketplace de Facebook – cités plus haut.

Un blocage par les fournisseurs d'accès

Une autre solution, appliquée dans un premier temps en Europe, mais qui commence à arriver aussi outre-Atlantique, c’est le blocage d’adresses IP par les FAI.

Bien entendu, de nombreux internautes savent qu’il existe des moyens de contourner les blocages, et que les gros réseaux d’IPTV changent tout simplement d’adresse IP régulièrement. Mais tout le monde ne sait pas forcément quels outils permettent d’ignorer une telle mesure, ou encore où trouver l’information sur un changement d’adresse.

Par ailleurs, l’intérêt de cette multiplication de blocages, de lois, de procès et de jurisprudences reste aussi de faire comprendre au public à quel point la revente, l’utilisation et la possession d’équipements et de services IPTV sont illégales et nuisent aux revendeurs légaux.

Des actions policières coordonnées

Par ailleurs, même si bloquer les accès est une mesure qui permet de limiter l’expansion de l’IPTV, arrêter les dirigeants des gros réseaux reste indispensable.

Ainsi, en Europe, Europol coordonne des démantèlements réguliers en permettant aux polices nationales de coopérer entre elles, en facilitant l’échange d’informations et en coordonnant la partie financière de l’investigation.

  • En juin 2020, Europol a aidé à démanteler un grand réseau qui distribuait illégalement du contenu en Europe, en Asie et dans le Moyen-Orient. Les pirates diffusaient plus de 40 000 chaînes de tv, films et séries illégalement. Les responsables du réseau ont été arrêtés simultanément dans 4 pays (Espagne, Allemagne, Suède et Danemark) et 4,8 millions d’euros ont été saisis.
  • En novembre 2020, L’Unité de coopération judiciaire de l’Union européenne Eurojust annonçait avoir mis la main sur 5 500 serveurs répartis dans plusieurs pays et appartenant à un réseau qui aurait généré 10,7 millions d’euros.

Ce type d’actions permettent, elles aussi, d’éduquer le public.

C’est donc bien dans l’association entre le travail en amont des entreprises de cybersécurité (repérage et retrait des annonces), le législateur, les FAI et les polices qui permettra, à terme, de diminuer l’impact économique de l’IPTV illégale.

Si vous avez des problèmes avec de la revente et diffusion illégale de vos services d’IPTV, n’hésitez pas à nous contacter. Nous sommes leader au Canda pour la lutte contre le piratage, et avons plus de 10 ans d’expérience dans le domaine. Nous pouvons vous aider à lutter contre les contenus IPTV illicites, dans le monde entier.

Retrouvez-nous en juin pour notre prochain article, dans lequel nous verrons comment vos dépenses de marketing bénéficient parfois directement aux pirates.