Avec la rentrée,  la fatigue numérique s’installe dans les organisations. Trop d’alertes, trop d’outils, trop de messages, et au final, plus personne n’y fait attention. Là où la cybersécurité devrait rassurer et protéger, elle devient parfois une pression silencieuse, voire, elle peut provoquer un rejet.

La fatigue cyber est désormais un concept pris au sérieux. Depuis 2022, plusieurs institutions ont reconnu ce phénomène, dont l’ENISA (Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité). Elle définit la fatigue cyber comme “Une lassitude ou un désengagement progressif vis-à-vis des comportements de sécurité, provoqués par une surcharge de consignes, d’alertes ou de sollicitations numériques.”

Ce n’est pas un problème qui découle de la mauvaise volonté des employés. C’est un un phénomène d’usure provoqué par la surcharge mentale. On le voit dans de nombreux environnements :

  • Des collaborateurs qui  acceptent et valident (formulaires, signatures électroniques) par réflexe, y compris les demandes frauduleuses
  • Des managers et utilisateurs noyés dans les alertes de leurs outils de supervision, au point de ne plus identifier les incidents critiques
  • Parfois même, des services RH bloquent des projets par excès de zèle réglementaire, sans valeur ajoutée réelle pour la conformité.

Les symptômes à surveiller dans votre organisation

Voici quelques signaux d’alerte pour savoir si votre entreprise est concernée

  • Les utilisateurs semblent cliquer sur tout sans lire
  • Le nombre d’outils de sécurité a doublé, mais les incidents ne diminuent pas
  • Les équipes sécurité passent plus de temps à gérer les alertes qu’à prévenir les risques
  • Les campagnes de sensibilisation n’ont plus aucun impact, voire génèrent du rejet
  • Les audits sont vécus comme des rituels vides, sans aucune action concrète ni impact sur les personnels

Repenser la lisibilité

La première cause de désengagement n’est pas le contenu lui-même, mais le flou et l’excès.
Dans beaucoup d’organisations, les messages de sécurité (alertes, mails internes, pop-ups) sont :

  • trop longs ou trop techniques
  • peu contextualisés,
  • rédigés de façon anxiogène ou culpabilisante.

Ces messages sont alors perçus comme un arrière plan agaçant sur lequel on clique sans y faire attention juste pour faire disparaître l’alerte.

Par exemple, une entreprise du secteur bancaire avait mis en place un filtre anti-phishing avec alerte automatique dès qu’un lien suspect était cliqué.
Mais le message reçu par l’utilisateur était un pavé de 18 lignes, écrit dans une police minuscule, avec des codes d’erreur incompréhensibles et des liens vers trois pages d’aide.
Au lieu de sensibiliser,  ce genre d’alerte décourage, indiffère voire énerve l’employé qui veut recevoir des mails en rapport avec le cœur de son activité. Pour multiplier les taux de lecture et de signalement, une refonte simple suffit: 

  • un message court et clair,
  • un bouton unique de signalement
  • un rappel de bons réflexes en une phrase.

 

Ce que vous pouvez faire:

  • Relire tous vos messages et pop-ups de sécurité du point de vue d’un profane en cybersécurité
  • Limiter le jargon incompréhensible 
  • Donner une seule consigne claire par message.

     

Rationaliser les outils : moins, mais mieux

Dans beaucoup d’organisations la cybersécurité semble composée d’une multitude de couches superposées d’outils; or la majorité des gens ne sait pas à quoi chaque outil sert et ne sait donc pas où chercher les infos, ou quelles alertes sont réellement importantes. 

Fusionner et rationaliser les outils au lieu de les ajouter les uns aux autres permet de créer une solution unifiée plus lisible, ce qui réduit à la fois le temps de traitement des incidents et augmente l’implication des équipes:

  • l’équipe IT parce qu’elle a moins d’outils à gérer, surveiller, optimiser
  • le reste du personnel parce que les solutions sont plus lisibles pour eux

Pour l’équipe IT, une telle rationalisation permet de se concentrer sur la prévention au lieu de courir après des logs interminables pour les analyser.

Résultat : un temps de traitement des incidents bien plus court, et une implication accrue.

Cibler la sensibilisation

La sensibilisation cyber est indispensable. Mais mal conçue, elle est contreproductive. Trop souvent, les messages et les formations sont trop génériques pour être utiles.

Pour éviter le désintérêt des équipes, il est nécessaire de cibler les profils, et les risques spécifiques: un département rh ne présente pas le même profil de risques que  les commerciaux (gestion des données personnelles des employés pour les premiers, et ceux des clients pour les seconds par exemple)


Adopter le bon timing est essentiel: inutile de saturer les boîtes mail à la rentrée. Mieux vaut intégrer des contenus au moment où le sujet devient concret (par exemple en amont d’un audit RGPD, d’un changement d’outil, d’un incident signalé).

 

Faites court, vivant, utile:

  • Une infographie lisible vaut mieux qu’un PDF de 15 pages.
  • Un rappel de 3 min en réunion d’équipe sera mieux retenu qu’un webinaire obligatoire de 2h.

La cyberfatigue ne doit pas être une fatalité; a la rentrée, revenez à l’essentiel en remettant de la clarté dans les outils, de l’humain dans les messages et de la cohérence dans vos pratiques. La cybersécurité ne doit pas être une tâche dont l’on se débarrasse pour ne plus voir les notifications, mais une valeur partagée, levier de confiance, de performance et de bien-être au travail. 

Rendez service à votre entreprise, simplifiez, ciblez et privilégiez une communication claire et non anxiogène, pour une efficacité maximale.

Retrouvez nous en octobre pour notre nouveau thème. Dans l’intervalle, si vous avez un film, une série, un logiciel ou un livre électronique à protéger, n’hésitez pas à faire appel à nos services en contactant l’un de nos gestionnaires de comptes; PDN est pionnier dans la cybersécurité et l’antipiratage depuis plus de dix ans, et nous avons forcément une solution pour vous aider. Bonne lecture et à bientôt !

Partager cet article