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Comme nous l’avons vu dans notre article début octobre, Sony et d’autres éditeurs ont signalé que le cloud  constituait déjà une solution partielle au piratage, dans la mesure où, comme chaque jeu et logiciel est stocké et exécuté sur le cloud, les utilisateurs n’ont pas accès au code du programme sous-jacent, il n’y a donc rien à pirater, et même si le code source est copié, il est difficile voire impossible de l’exécuter sur son appareil (pc ou console). 

Même si les pirates trouvent toujours des façons de contourner les verrous techniques (et que pour les jeux, il existe d’autres solutions telles que les serveurs privés) le cloud semble bien limiter le piratage des jeux et des logiciels; en parallèles les offres de services de streaming telles que Spotify Premium ou Netflix contribuent à la diminution de l’offre illégale de séries et de la musique. Les services dématérialisés, donc, s’ils sont bien conçus, semblent être une réponse à moyen terme à une grande partie du piratage.

L’évolution du piratage des logiciels

En 2013, 43 % des logiciels installés sur les ordinateurs du monde entier n’étaient pas sous licence officielle selon l’enquête mondiale sur les logiciels de la BSA. Ce chiffre est passé à 39 % en 2015 et à 37 % en 2018, ce qui est  l’étude la plus récente.

Il ne faut pas oublier que le piratage est également une activité commerciale. Ainsi, plus l’écart entre ce que les clients sont prêts à payer pour un logiciel et la valeur qu’ils estiment en retirer est importante, plus le logiciel est piraté. Or le cloud permet des mises à jour régulières par un système d’abonnement qui permet également de ne pas débourser une grosse somme en une fois, ce qui paraît plus “indolore pour l’utilisateur”. Il permet également un accès très rapide et facile au  service client, et une meilleure adaptation à des besoins évolutifs. En effet, le cloud permet d’accéder à des modules ad hoc pour un temps limité, et donc de ne payer que ce pour quoi on a besoin à un moment donné. La valeur perçue augmente donc pour le client qui ne paie pas un prix élevé pour l’achat d’une licence dont il n’utilisera certaines fonctionnalités qu’un mois dans l’année par exemple. Ce type de tarification modulaire est donc une forte incitation à acquérir le logiciel légalement.

Cependant dans certaines régions du monde (Russie, Europe de l’est et Asie, notamment en Chine) le piratage de jeux et de logiciels continue d’augmenter. Il faudra donc continuer à le combattre de façon classique, par la recherche et le retrait,  même si les éditeurs doivent réfléchir à moyen et long terme à ces politiques de monétisation. 

Les fournisseurs de services cloud: des partenaires indispensables pour l’anti piratage

Cependant, nous avons vu dans la première partie de notre article que le cloud pourrait également être un catalyseur pour le piratage. Par exemple, en mai 2023, cinq opérateurs de réseaux de streaming illégaux ont été arrêtés et condamnés au Royaume-Uni. Ils comptaient plus de 50 000 clients et revendeurs, 30 employés, et ont généré plus de 7 millions de livres sterling en cinq ans. Il a été établi qu’un nombre important de fournisseurs de services cloud ont été impliqués dans l’opération illégale. 

Il est donc indispensable de travailler en étroite collaboration avec les fournisseurs de services cloud.

Certains fournisseurs comme les français OVH par exemple, ont pris les choses en main et, depuis 2021,  ont commencé à travailler activement pour limiter l’utilisation de leurs services par les pirates. Le responsable de la sécurité chez OVH cloud affirme ainsi, qu’après avoir mis en place un certain nombre de process et de protocoles, ils auraient réussi à faire diminuer de 95% le nombre de serveurs IPTV hébergés par OVH Cloud en les faisant fermer, et ce en un mois. 

Cette initiative de l’entreprise montre que le rôle joué par les hébergeurs peut être primordial dans la lutte contre le piratage. 

Comme pour les autres composantes du piratage, la seule solution réellement viable est d’espérer que de nombreux fournisseurs de cloud suivront le chemin vertueux emprunté par certains d’entre eux:  éliminer les utilisations illicites de leurs cloud par eux-mêmes, ou a minima, pour répondre rapidement et efficacement aux demandes envoyées par les entreprises spécialisées dans la recherche et le retrait. C’est en effet cette coopération étroite entre les experts, associée à des services bien pensés par les concepteurs de logiciels et de jeux vidéo qui permettra de transformer le cloud. D’opportunité offerte aux pirates il pourra alors passer de véritable outil permettant de lutter contre le piratage, et à terme de le réduire drastiquement.

Nous continuerons cette réflexion sur le rôle des acteurs du web dans le piratage au mois de novembre; nous nous intéresserons en effet aux géants du web – notamment X, Google ou Facebook – pour étudier leur rôle et parfois leur passivité dans la lutte contre la distribution de contenus illégaux en ligne. Dans l’intervalle, si vous avez un film, une série, un logiciel ou un livre électronique à protéger, n’hésitez pas à faire appel à nos services en contactant l’un de nos gestionnaires de comptes; PDN est pionnier dans la cybersécurité et l’anti piratage depuis plus de dix ans, et nous avons forcément une solution pour vous aider. Bonne lecture et à bientôt !