Pourquoi nous aimons les animes

Les animes, qu’est-ce que c’est ?

En dehors du Japon, le mot est utilisé pour décrire les dessins animés ou les films d’animation produits au Japon, comme Naruto, Sailor Moon ou encore les films du studio Ghibli. Le mot est en réalité le mot japonais pour “dessin animé”. Au Japon, les gens ne font pas de distinction de pays d’origine, et utilisent donc ce terme pour désigner tout dessin animé, qu’il soit produit au Japon ou par Disney. La distinction japonais / non japonais est donc strictement occidentale. Pour cet article, nous utiliserons cette terminologie occidentale, qui désigne donc uniquement les animations japonaises.

L’anime fait partie des divertissements dont la popularité n’a cessé de croître au cours de ces dernières décennies. Désormais, l’on trouve des animes partout – à la télévision, au cinéma, sur les grands sites de streaming, les médias sociaux, ou encore détournés sous forme de fanfictions.

Un style graphique emblématique

Les personnages d’anime ont un style graphique très reconnaissable : design exagéré des personnages, yeux immenses, cheveux en bataille, membres longs et graciles. Tous ces détails servent à ce que les personnages puissent exprimer leurs émotions de façon très visible. Les gros plans, les zooms, les ralentis, et les arrêts sur image très spectaculaires, les lumières intenses et contrastées et les couleurs très vives sont également des éléments qui contribuent à créer ces émotions très fortes chez les personnages, qui se transmettent au spectateur.

Mais au-delà de cet aspect visuel, c’est également la psychologie très riche et complexe des personnages et les intrigues travaillées qui ont fait que les animes se sont imposées dans le cœur des fans.

Certains animes sont entièrement originaux, d’autres sont adaptés ou inspirés par l’univers des mangas ou des jeux vidéo. Tout cela contribue à créer une culture très riche et nourrit une communauté passionnée.

Petite histoire de l'anime

L’anime existe au Japon depuis plus d’un siècle. Ces films sont arrivés dans le monde occidental par les Etats-Unis, dans les années 60, avec Speed Racer, qui a connu très un grand succès auprès des enfants. Cependant pendant longtemps les occidentaux les associent à un loisir réservé aux plus jeunes.

Puis, dans les années 90, le Studio Ghibli a connu une série de succès mondiaux, montrant aux occidentaux que l’anime pouvait réconcilier toutes les générations, autour des productions poétiques, plutôt pour adultes, du réalisateur Hayao Miyazaki. Le réalisateur est célèbre pour la complexité de ses contes pour adultes et enfants, la beauté de son trait, mais aussi pour la richesse de la musique qui accompagne ces films exceptionnels.

Parallèlement, pendant les années 1990 et 2000, toute une génération d’enfants a grandi en regardant Pokemon et DragonBall Z, diffusées à la télévision dans une grande partie du monde occidental. Désormais vingtenaires ou trentenaires, ils ont souvent gardé le goût de l’anime, se tournant vers des titres plus « adultes ».

Loisir pour enfants ou véritable art pour adultes ?

Aux Etats Unis et en Europe, les séries animées étaient à l’origine souvent commercialisées et conçues pour les enfants; cependant, depuis une vingtaine d’années les choses évoluent. Au Japon, en effet, les animes s’adressent à des personnes de tous âges et ce depuis toujours. Les animes peuvent être catégorisés en dizaines voire centaines de genres et sous-genres, s’adressant à un très large éventail de publics.

Cet utilisateur du fil r/anime sur Reddit a réalisé une grille de lecture de 100 animes, permettant de comprendre en partie la richesse du genre.

Les acteurs de l'industrie

La complexité du contenu créé est reflétée par le coût du processus : il faut environ entre 100 000 et 300 000 USD pour réaliser un seul épisode. Cela s’explique notamment par le nombre d’acteurs du processus de production. Le modèle économique est assez proche de celui du cinéma ou des séries télé, avec quelques spécificités.

Producteurs

Les sociétés de production sont une sorte d’interface permettant aux acteurs de communiquer entre eux. Ce sont elles qui paient les coûts initiaux des studios pour la production, des chaînes de télévision pour la diffusion, et des distributeurs pour la mise sur le marché. Des sociétés comme Aniplex ont commencé à procéder à une intégration verticale en créant leurs propres studios d’animation et leurs filiales de distribution.

Distributeurs

Les distributeurs acquièrent les droits de distribution et de commercialisation de l’œuvre créée, pendant une période définie, sur un territoire spécifié. Désormais, les grands services de streaming d’anime tels que Crunchyroll, Funimation et Netflix sont distributeurs à part entière, et de nombreuses sociétés de production concluent des accords directement avec eux, sans autre intermédiaire.

Réseaux de télévision

Les réseaux de télévision japonais sont un élément essentiel de la chaîne de valeur des anime. Non seulement ils servent de canaux de distribution, mais nombre d’entre eux participent également à des comités de production, ce qui permet de trouver des sponsors et des annonceurs pour financer en partie leurs créations. Au Japon, le segment de marché de la télévision nationale est environ deux fois plus important que le marché national du streaming, ce qui peut paraître surprenant – dans le reste du monde, c’est en effet le streaming qui domine largement. Il est probable que cet écart se comblera dans les années à venir, inversant possiblement la tendance.

Studios d'animation

Sans le travail des studios d’animation, les animes ne pourraient tout simplement pas exister. Les studios sont à l’origine de la conception et de la création du contenu. Pour cela, ils ont besoin d’embaucher une quantité importante de personnel.

Un réalisateur qui supervise l’ensemble des opérations,
Des concepteurs de personnages
Des réalisateurs d’épisode chargés du storyboard et de la réalisation de l’épisode
Des équipes spécialisées dans la mise en page
Des spécialistes de l’animation elle-même
Une équipe de composition (compositing) qui s’occupe d’importer toutes les images sur un ordinateur, les coloriser, ajouter des images de synthèse et des effets spéciaux
Une équipe spécialisée dans la post-production
Des comédiens qui prêtent leurs voix et leurs émotions pour donner vie aux personnages

Éditeurs de mangas

L’utilisation d’un matériel source déjà populaire, tel qu’un manga, est une des recettes du succès d’une série ; les éditeurs de manga font donc naturellement partie du processus de création de nombreux animes. Cependant, contrairement au marché occidental de la bande dessinée où les éditeurs détiennent au moins une partie des droits, au Japon c’est souvent le mangaka qui conserve ses droits d’auteur pour des raisons commerciales, juridiques et culturelles spécifiques au Japon.

L'importance du marché

C’est un marché en forte croissance, qui représente un chiffre d’affaires important. Par exemple aux Etats-Unis, avec chiffre d’affaire de 22.8 milliards de dollars en 2021, et une croissance de plus de 7% par an, il pourrait atteindre 48.8 milliards de dollars en 2030.

Evolution prévisionnelle du marché de l’anime, avec pour hypothèse les chiffres d’affaire de 2021 et du premier semestre 2022, et une croissance de 7,2 % par an – croissance constatée entre 2020 et 2021

(source: precedence research).

Tous ces acteurs sont profondément touchés lorsque les animes sont piratés ; l’importance et la diversité du secteur fait que de nombreux emplois sont menacés lorsque ces acteurs ne sont pas rémunérés comme ils le devraient, parce que leurs œuvres sont volées pour être diffusées illégalement. Par ailleurs, du fait de la forte croissance du marché, ces effets négatifs ne pourront que se renforcer si rien n’est fait pour lutter contre le piratage.

Retrouvez-nous début août, pour découvrir quelles sont les conséquences du piratage dans les animes, et comment lutter contre ce fléau. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez une série ou un film d’animation à protéger ; nous sommes leaders canadiens sur ce marché, et avons plus d’une décennie d’expérience dans la protection des animes.

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