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L'éclatement de l'offre légale

Suite à l’éclatement de l’offre des services de streaming et à l’accélération de la guerre du contenu qui s’ensuit, encore accentuée par la pandémie de Covid-19, le piratage, après une baisse et une stabilisation, a repris à un rythme très soutenu.

L’un des problèmes reconnus est le fait que les plateformes légales se partagent désormais les contenus les plus populaires, là où il y a quelques années, un abonnement à Netflix suffisait à satisfaire une très grande majorités de spectateurs. En 2022, dans la plupart des pays occidentaux, il faudrait dépenser 70 à 80 dollars par mois pour bénéficier de tous les services de streaming, permettant de voir à la fois les dernières sorties et des classiques que l’on aime revoir. Cette somme ne comprend pas le streaming sportif et ses diffuseurs spécialisés; en ajoutant le sport, il faudrait même quasiment doubler la note.

C’est pourquoi même des utilisateurs qui ne sont pas, à l’origine, des pirates, ont désormais tendance à télécharger les films et les séries disponibles sur des services auxquels ils ne sont pas abonnés, faisant donc coexister pratiques légales et pratiques pirates. 

En Australie, par exemple,  le groupe Creative Content Australia, financé par l’industrie audiovisuelle, a réalisé une étude permettant notamment de déterminer le profil type du pirate, qui peut paraître surprenant.  Amy Pettinger, directrice générale du groupe affirm ainsi :  « Lorsque nous avons dressé le profil des personnes qui piratent, la majorité d’entre elles ont fait des études universitaires, gagnent plus de 90 000 dollars par an et sont abonnées à plus de trois services d’abonnement. Ce sont des consommateurs de contenu prolifiques, ce qui nous ramène au fait qu’ils estiment avoir une sorte de droit au piratage parce qu’ils paient déjà pour des services. » Ce modèle du pirate éduqué, avec de bons moyens, et déjà abonné à plusieurs services, se retrouve dans d’autres pays occidentaux et d’autres études sur le piratage, comme par exemple dans le téléchargement illégal de livres électroniques aux Etats-Unis.

Ces dernières années, pour répondre à ces besoins croissants, l’activité des pirates s’est structurée, s’industrialisant presque. Désormais les pirates offrent des services à d’autres pirates, leur fournissant une partie des infrastructures nécessaires au lancement de cette activité illégale mais de plus en plus lucrative.

Avant d’étudier ce phénomène nouveau en détails dans notre prochain article, intéressons-nous à la structure des revenus du piratage.

L’évolution du modèle économique du piratage

Le modèle économique du piratage a fait des progrès considérables depuis sa création. Désormais, les enregistrements de mauvaise qualité lors d’une avant-première sont une chose du passé; le contenu illégal est immédiatement disponible en haute qualité, et volé directement à la source.

 

Les profits des pirates viennent des activités suivantes:

  • Vente de films piratés ou mise en place d’une plateforme de streaming illégale 

Étant donné qu’ils n’ont aucun droit de licence à payer et des investissements bien plus faibles que Netflix ou Amazon, qui achètent et créent leur propre contenu,  les pirates peuvent facilement proposer des prix très attractifs,  en vidéo à la demande, ou sur une plateforme de streaming illégale. 

 

  • Vol d’informations personnelles

Le contenu piraté est proposé à première vue gratuitement. Cependant, souvent, l’utilisateur doit installer un logiciel spécial pour y accéder. C’est ainsi que ce logiciel permet d’accéder aux appareils des clients, et d’accéder aux informations d’identification personnelles. Ces informations seront ensuite vendues sur le dark web. Dans les cas extrêmes, l’appareil de l’utilisateur victime sera même utilisé lors d’attaques DDoS. 

Certains cumulent les deux modèles économiques, faisant payer un abonnement tout en recueillant illégalement les données de leurs clients. 

 

  • Moins de publicité

Certains pirates ont adopté le modèle commercial qui demande aux utilisateurs de regarder des publicités en ligne pour accéder au contenu piraté. L’un des principaux facteurs de différenciation entre les services de vidéo à la demande légaux et les services pirates est la quantité de publicité. En effet, comme les services illégaux ne paient pas pour acquérir ou produire leur contenu, ils peuvent se permettre une quantité de publicités bien moindre, ce qui est bien plus attirant pour des téléspectateurs lassés par la quantité de publicité des plateformes légales. 

Certains des services illégaux offrent une facilité de navigation, de découverte du contenu ou de gestion du compte telles, que la qualité de l’expérience utilisateur est jugée bien meilleure que celle de services légaux. Il arrive même que certains clients confondent ces nouveaux services avec un service légal.

Dans notre prochain article, le 15 Octobre, nous essaierons de déterminer comment la mise en place de services aussi nombreux et d’une telle ampleur est devenue possible, notamment grâce à la mise en place de services offerts par des pirates à d’autres pirates. 


Dans l’intervalle, si vous avez besoin d’une entreprise spécialisée pour protéger votre contenu, n’hésitez pas à nous contacter et à parler avec l’un de nos responsables de compte. Nous avons plus de dix ans d’expérience dans le secteur, et nous nous feront un plaisir de vous aider à mettre en place des solutions efficaces pour protéger votre contenu. 

A très bientôt !