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Dans cet article, nous allons vous montrer comment vos dépenses marketing peuvent favoriser indirectement le piratage de vos produits. Revoyons dans un premier temps quelques effets désirés et mécanismes du marketing, afin de comprendre comment les pirates peuvent en bénéficier. 

Les taux de notoriété

L’indicateur le plus important dans le domaine est le taux de notoriété spontané, qui correspond au pourcentage de personnes qui citeront votre marque lorsque l’on leur demande “quelles sont les marques du secteur que vous connaissez ?”. L’augmentation de ce taux de notoriété est un indicateur intéressant de l’efficacité des dépenses publicitaires.

Les différences entre les taux de notoriété assistée – les consommateurs vont repérer votre marque dans une liste – avant et après les dépenses confirment en général les résultats des taux de notoriété spontanés. 

L’augmentation de la désirabilité du produit : effets positifs, effets pervers

Grâce à ce taux de notoriété accru, votre produit devient désormais désirable. En théorie, cela devrait faire augmenter les ventes – ce qui est le cas dans un premier temps. 

Mais votre produit, devenu plus attrayant et mieux connu a également beaucoup plus de chances de se faire pirater – puisqu’il y a désormais un marché reconnu pour votre œuvre, les pirates s’y intéresseront. 

Un détournement de dépenses publicitaires ?

Publicité pour un jeu vidéo légal utilisée sur un site pirate

Ce rapport effectué par le groupe Digital Citizens montre que grâce à la publicité et aux abonnements, les revenus des plus grands opérateurs de plateformes de piratage sont estimés à 2,34 milliards de dollars par an. D’après les rédacteurs du rapport, comme pour tout marché illégal, ces chiffres sont probablement largement sous-estimés. 

Le rapport permet de mettre également en lumière un autre phénomène, beaucoup moins connu, qui est celui du détournement de publicité. 

En effet, les marques, dans un premier temps, envoient un flux d’argent vers des sites légitimes ; les publicités sont ainsi placées par des entreprises spécialisées sur des sites ciblés par le client. Les publicités qui se trouvent sur ces sites légaux sont alors reprises par des sites et applications pirates mais cette fois, le lien redirige non plus vers une version légale de votre produit, mais vers une version illégale, un lien de type “clickbait” ou encore un malware. 

Payer pour dégrader votre image

L’image, c’est précisément ce qui est visé par les dépenses marketing.

Or l’expérience consommateur est fortement diminuée du fait de la présence de votre produit sur les sites pirates ; en effet, aucun contrôle qualité sur le contenu piraté n’existe. Si les consommateurs voient essentiellement votre produit en version illégale, il se feront ainsi une fausse image de la qualité désirée par les créateurs ; un afflux de critiques négatives en ligne peut en résulter. Vous aurez ainsi payé pour promouvoir un produit mal perçu, et si vous laissez vos produits sans réagir sur les divers sites et applications pirates, l’argent que vous aurez investi dans la promotion servira finalement à payer les critiques négatives pour un produit d’une qualité qui ne reflète pas la réalité.

Il n’y a pas de mauvaise publicité ?

Certains arguent que toute publicité est bonne à prendre, et que si l’on parle de votre film ou de votre album, les ventes augmenteront. Pour d’autres, tout téléchargement est une vente que vous auriez pu effectuer. 

La vérité, comme souvent se trouve sans doute entre les deux – une partie des pirates sont, de toute évidence, des clients potentiels perdus, et c’est sur ceux-là que vous devez concentrer votre attention. 

Ce rapport Australien ORIMA de 2021 confirme par exemple les chiffres publiés en 2016: 40% des pirates identifiés achèteraient le contenu qu’ils piratent s’ils ne trouvaient pas de contenu illicite facilement et rapidement. 

Anatomie d’un pirate

Ainsi au lieu de percevoir uniquement le danger du piratage, il peut être intéressant d’utiliser une partie de ces dépenses marketing pour comprendre et profiler ce segment de consommateurs, qui sont souvent des passionnés de culture, aux revenus élevés.

Le rapport ORIMA cité ci-dessus montre en effet que le segment de population qui pirate le plus, très contre-intuitivement, est constitué de personnes qui gagnent plus de 80k AUSD par an. 42% de ces consommateurs piratent régulièrement – il semble donc difficile de penser que le prix est un facteur de ce piratage. 

S’intéresser aux sites pirates et y placer des publicités afin de cibler directement les segments de population que vous aurez repérés pourrait être une solution créative pour augmenter vos revenus. 

Bien entendu, ces mesures doivent être accompagnées des recommandations classiques: surveillance et retrait des liens illicites ainsi que des résultats de recherche, afin que la version pirate de votre produit soit plus difficile à trouver. 

L’association de ces actions- suppression des contenus illicites et recherche proactive de nouveaux clients sur les sites pirates – vous permettra ainsi de reprendre le contrôle sur vos dépenses marketing.

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Nous mettrons à votre disposition l’expertise de nos équipes, ainsi que nos outils spécialisés pour offrir la meilleure protection possible à vos produits.

Retrouvez-nous le 1er juin pour notre article d’été en deux parties: une histoire d’amour entre la musique et le jeu vidéo.