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Il peut sembler étrange  de penser que les entreprises de la Big Tech, telles que Google, les plateformes du groupe Meta (Facebook et X – anciennement Twitter), Amazon, Apple et Microsoft pourraient profiter du piratage ou d’autres activités illégales. Et, en effet, elles n’en profitent généralement pas directement. En fait, la plupart de ces entreprises déclarent même avoir des politiques extrêmement strictes contre le piratage et l’exploitation illégale de leurs produits ou services. Elles paient des équipes dédiées à la sécurité informatique pour protéger leurs plateformes et les données de leurs utilisateurs, et toutes ont publié des politiques qui semblent très claires sur leur opposition au piratage.

Alors, pourquoi avons-nous choisi ce thème pour nos articles de Novembre ? Comme souvent dans le monde du piratage, les choses sont en réalité beaucoup moins manichéennes qu’elles ne le paraissent. En effet, deux problèmes importants se posent pour ces entreprises: la liberté d’expression, et les revenus.

Comment certains aspects du piratage bénéficient aux entreprises de la Big Tech

Financièrement, en effet, ces entreprises peuvent indirectement bénéficier de certaines activités liées au piratage ou à la cybercriminalité :

  • Publicité : les sites web de piratage ou les plateformes illégales peuvent afficher des publicités générant des revenus pour ces entreprises. 
  • Services de cloud computing : comme nous l’avons vu dans notre thème du mois d’octobre, ces plateformes sont souvent le siège d’activités illégales; or les entreprises de la Big Tech proposent souvent des services Cloud. Malgré des politiques strictes contre l’utilisation de leurs services à des fins illégales, la pratique montre que ce n’est pas toujours le cas.
  • Défense de l’internet libre: il peut parfois être difficile de retirer un grand nombre de contenus du web sans entraver de façon disproportionnée la liberté d’expression. Les entreprises comme X  ou Facebook disent donc souvent ne pas vouloir surveiller de trop près certains contenus, car parfois la frontière entre piratage et liberté d’expression peut être difficile à tracer; certains contenus restent donc en ligne longtemps malgré les demandes des ayants-droits pour cette raison.

Chez PDN nous travaillons quotidiennement avec ces acteurs de la Big Tech; nous avons donc croisé notre expérience avec les mesures prises par les entreprises pour déterminer quelles sont les entreprises “bonnes élèves” et quelles sont celles qui devraient améliorer leurs pratiques vis à vis des ayants droits.

Les bons élèves de la lutte contre le piratage

Google

Google est le point de départ évident pour l’utilisateur moyen lorsqu’il recherche un lien pour à peu près n’importe quel contenu; les contenus piratés et illégaux n’échappent pas à cette règle. Google est également propriétaire du navigateur Chrome, ainsi que de la plateforme de vidéos YouTube. 

Afin de renforcer sa  coopération avec les ayants-droits et leurs représentants, la compagnie a créé le programme Trusted Copyright Removal Program dont nous faisons partie chez PDN. Ce programme met en place des partenariats avec une centaine d’entreprises de confiance spécialisées dans la lutte contre le piratage, ce qui permet d’améliorer la rapidité et l’efficacité des retraits des liens contrevenant aux droits d’auteurs. 

A l’automne 2023 Google déclare avoir traité plus de sept milliards de demandes de retrait en rapport avec les droits d’auteur.  Notre expérience chez PDN nous montre que c’est en effet le cas; la majorité des liens que nous signalons sont retirés sans aucune difficulté. 

Par ailleurs, Google utilise des algorithmes sophistiqués pour détecter et filtrer les résultats de recherche qui pointent vers des sites web ou des contenus illégaux. Ces algorithmes sont continuellement améliorés pour minimiser la visibilité de ces résultats.

Google prend également en charge les retraits préemptifs, ce qui signifie qu’il bloque les URL signalées avant qu’elles ne soient indexées par le moteur de recherche. Cela permet aux titulaires de droits de signaler des contenus avant même que Google ne les prenne en compte, et donc avant qu’ils ne soient disponibles dans le moteur de recherche. Les liens sont donc parfois supprimés avant même avoir été vus par le moindre internaute. Google déclare que près de 40% des retraits effectués en 2022 entraient dans cette catégorie. 

Ce type de liens concerne notamment les services IPTV: en effet,  lors des événements en direct les plus populaires, telles que le Super Bowl, les événements de l’UFC ou encore les matches de la Coupe du monde de football, les pirates créent souvent des sites web à l’avance pour annoncer leurs futures retransmissions non autorisées. Les titulaires de droits d’auteur peuvent ainsi désormais les mettre hors ligne avant le début de la diffusion.

Google déclare qu’après une suppression de liens menant à un contenu illégal, même lorsque le contenu lui-même reste en ligne, le trafic vers le site concerné diminue de 89%. Retirer les liens dans le moteur de recherche est donc une politique très efficace même lorsqu’un site illégal refuse de répondre aux demandes de l’ayant droit. 

Google a déclaré qu’ils s’engageaient à investir dans de nouveaux outils et processus pour lutter contre le problème du piratage, qui ne cesse d’évoluer. Récemment, Google semble avoir franchi une étape supplémentaire en utilisant les demandes retraits pour « modérer » des collections de liens enregistrés en privé par les utilisateurs, ce qui pose un problème en terme de respect de la vie privée des utilisateurs. Google a par ailleurs la difficile responsabilité d’essayer d’équilibrer la lutte contre ces contenus illégaux avec le respect de la liberté d’expression et de l’accès à l’information. 

Cependant, de façon générale, l’entreprise fait partie des entreprises de la Big Tech qui coopèrent le mieux avec les ayants-droits. 

Plex

Bien que l’entreprise soit bien moins importante que Google, il faut également noter les efforts de l’entreprise Plex. Plex est en effet un logiciel de gestion de contenu multimédia qui permet aux utilisateurs d’organiser et de diffuser leurs fichiers audio, vidéo et autres médias sur différents appareils. Plex est donc à l’origine un outil parfaitement légitime, mais il est aussi très largement connu des pirates; en effet il est utilisé pour partager des médias protégés, ou abriter des serveurs privés permettant l’accès à des contenus illégaux, voire pour créer des chaînes IPTV. 

Au mois de septembre Plex a cependant envoyé des emails à de nombreux internautes dont les adresses IP indiquaient qu’ils utilisaient des serveurs Plex associés à des contenus illégaux, pour les informer que l’accès à ces serveurs serait bientôt bloqué. La raison ? La violation de leurs conditions générales. Bien que le piratage ne soit pas directement mentionné, les serveurs ciblés semblaient tous relever de cette catégorie.

Dans notre prochain article nous verrons quels sont les entreprises dont l’attitude est plus passive, voire ambigüe, notamment celles appartenant à la plateforme Meta; dans l’intervalle, si vous avez un film, une série, un logiciel ou un livre électronique à protéger, n’hésitez pas à faire appel à nos services en contactant l’un de nos gestionnaires de comptes; PDN est pionnier dans la cybersécurité et l’anti piratage depuis plus de dix ans, et nous avons forcément une solution pour vous aider. Bonne lecture et à bientôt !

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