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A chaque nouvelle édition de la Coupe du Monde les spectateurs profitant de l’IP tv illégale sont de plus en plus nombreux. La dernière édition n’a pas été différente et l’on estime que près de 30% des spectateurs auraient profité de diffusions illégales pendant la compétition.

Des discussions d’un type nouveau ont été également répertoriées sur Reddit ou Quora: en effet, il semble qu’auparavant les spectateurs étaient attachés à un fournisseur IP tv pour l’ensemble de la Coupe. Désormais, ils se renseignent sur les fils de discussions et changent de service en fonction des matches.

Cette édition de la Coupe a également été marquée par les spécificités de la région Moyen-Orient: en effet, même si le piratage se ressemble d’une région à une autre, les problèmes dans la régions sont exacerbés par des systèmes juridiques qui ne répondent pas forcément à ce sujet, et une culture du piratage très développée. 

Il faut également ajouter que certains, sensibles au “sportwashing” dont a bénéficié le Qatar pour occulter les problèmes liés aux droits de l’homme dans le pays, ont considéré que le piratage était une forme de résistance et pensent avoir  ainsi trouvé une façon de regarder un sport qu’ils apprécient sans pour autant financer l’économie d’un pays à la politique qu’ils méprisent. 

Cependant, les ayant droits ne sont pas impuissants face à ce phénomène; les facteurs répertoriés ci-dessus les ont juste rendus plus proactifs et un ensemble de méthodes ont été mises en place, par les diffuseurs et par les autorités nationales et internationales afin de lutter contre ce phénomène. 

Ainsi une centaine de sites et leurs miroirs ont été fermés depuis les Etats-Unis, plusieurs pays dont la France le Maroc ou le Canada ont rendu des ordonnances de blocage en amont de la diffusion et des arrestations ont accompagné ces actions.

Les méthodes utilisées restent classiques (surveillance, retrait et watermark ou blocage dynamique), mais ce qui a été remarqué pendant la Coupe était une association de plusieurs de ces méthodes, ainsi qu’une coopération étendue avec les autorités – notamment en ce qui concerne le blocage dynamique.

Watermark

Grâce à cette technique,  il est en effet possible de remonter jusqu’au compte qui avait acheté le contenu originel, et de désactiver facilement et rapidement tout compte utilisé pour rediffuser illégalement des événements sportifs en direct, ce qui coupe la source utilisée par les pirates et les empêche de le redistribuer.

Le watermark  joue un rôle important dans la lutte contre le piratage sportif. Les comptes utilisés peuvent être rapidement identifiés et des mesures immédiates peuvent être prises, comme le blocage du compte et des poursuites judiciaires.

Cependant, tous les types de watermark n’offrent pas les mêmes résultats lorsqu’il s’agit de lutter contre le piratage des évènements en direct. Le watermark côté serveur notamment repose sur des captures vidéo de longue durée – l’événement peut donc être terminé au moment où le compte pirate est identifié.

Le watermark côté client a beaucoup plus de chances de donner un résultat rapide – nécessaire pour les sports en direct. il suffit en effet de capturer quelques secondes de vidéo pour pouvoir l’extraire. À l’heure actuelle, c’est le seul type de watermark disponible sur le marché qui permette de lutter contre le piratage alors que le match est encore en cours.

Cependant plusieurs diffuseurs sportifs dont Bein se sont exprimés pour dire que le watermarking seul ne suffisait pas; c’est pourquoi lors de la World Cup 2022, contrairement aux Coupes précédentes, le blocage dynamique s’est développé dans de nombreux pays permettant ainsi une réponse en temps réel, y compris contre les sites miroirs ce qui est tout l’intérêt de cette technique.

L’intérêt du blocage dynamique lors de la Coupe du Monde 2022

La difficulté majeure des mesures de blocage judiciaires classique est que les titulaires de droits doivent mettre à jour la décision judiciaire initiale – qui conerne un ou plusieurs sites – avec des adresses de sites web supplémentaires (et les nouveaux noms de domaine utilisés) ou adresses IP afin que les fournisseurs de services Internet puissent les bloquer. Pendant longtemps, les sites miroirs échappaient ainsi facilement aux ordonnances de blocage.

L’une des solutions – largement explorées pendant la coupe du monde au Qatar – permet une plus grande souplesse des décisions de justice, et il est désormais possible dans de nombreux pays d’actualiser rapidement les mesures de blocage au fur et à mesure que les sites illégaux migrent. 

Concrètement, cela signifie que le tribunal peut – en plus du blocage des sites illicites visés dans la décision initiale  ordonner un blocage des noms de domaine et, le cas échéant, des adresses IP identifiées par les titulaires de droits et signalés aux fournisseurs de services Internet (et/ou aux moteurs de recherche) mettant ainsi à jour la décision en temps réel sans repasser devant le juge.

La responsabilisation des utilisateurs finaux

Se pose également la question de la prise en compte du rôle joué par les internautes-  participants actifs à ces services. 

Dans certains pays,  les mesures complémentaires ou alternatives à la sanction comprennent la promotion de l’offre légale et le développement d’outils de sensibilisation et de communication destinés au grand public ou à des catégories spécifiques de public. 

Les mesures visant à responsabiliser les utilisateurs finaux se sont historiquement réparties entre deux tendances : les systèmes d’avertissement et les solutions de mise en demeure, qui peuvent coexister dans un même pays. Cependant pour le moment ces mesures ont donné peu de résultats et ont été en partie abandonnées.

Ce qui semble plus efficace est la redirection systématique des utilisateurs vers les contenus légaux (whitehat marketing) ; en effet l’utilisateur ira souvent souvent chercher le contenu le plus facile à trouver. Rendre moins accessible le contenu pirate tout en mettant en avant les contenus légaux, tout en proposant une offre attractive semble donc actuellement être la meilleure façon d’inciter les utilisateurs à regarder des contenus sportifs en direct de façon légale.

Retrouvez nous en avril pour notre prochain article sur le rôle de YouTube dans le piratage.  

Dans l’intervalle, si vous avez un contenu à protéger – film, série, album de musique ou évènement en direct – n’hésitez pas à contacter l’un de nos gestionnaires de compte, nous nous ferons un plaisir de vous aider, afin que vous puissiez reprendre le contrôle de vos revenus !