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Lorsque l’on pense au piratage, ce sont surtout les films, les séries et la musique qui nous viennent en tête; mais il y a un marché qui est particulièrement touché, c’est celui de l’édition, et plus particulièrement, celui de l’édition scientifique et universitaire.

Le piratage d’Ebooks dans le monde

Aux Etats-Unis, 300 millions de dollars de revenus des éditeurs sont perdus chaque année à cause du piratage en ligne, selon les données de l’Authors Guild présentées lors de Book Expo 2019. Mais les Etats-Unis sont loin d’être le seul pays touché par le phénomène. 

L’Italie, par exemple, a étudié le phénomène en profondeur grâce à un rapport, effectué par l’IPSOS en  2019 et en 2021.  

Au cours de la pandémie de coronavirus COVID-19 le piratage de livres a coûté 771 millions d’euros ainsi qu’environ 5 400 emplois à l’industrie italienne de l’édition. En 2021, un nouveau rapport indique que les Italiens ont effectué en moyenne 322 000 actes de piratage de livres par jour, ce qui représente un défi majeur pour l’édition. « En 2021 », nous disent les données du rapport, « 35 % de la population a commis au moins un acte de piratage concernant uniquement des livres de fiction et de non-fiction commerciaux.

D’autres nations dans le monde enregistrent également des pertes notables : L’Union des éditeurs égyptiens a constaté en 2020 que le piratage coûtait 16,8 millions de dollars par an aux éditeurs, tandis que l’Office de la propriété intellectuelle du Royaume-Uni a constaté en 2017 que 17 % de tous les ebooks consommés cette année-là, soit 4 millions d’unités au total, étaient piratés.

Les étudiants en ligne de mire

Alors que le coût des études augmente et que les étudiants utilisent de plus en plus massivement leurs tablettes et ordinateurs portables, de plus en plus d’ebooks sont disponibles au téléchargement, légal ou non.  Certains ouvrages universitaires bénéficient même plus souvent de mises à jours en format électronique qu’en format papier, et différents enrichissements aux ouvrages,  annexes, statistiques ou tableaux sont souvent disponibles uniquement en format électronique. 

Le coût des manuels, souvent, est astronomique, et les ressources des étudiants ne permettent  pas toujours de couvrir une bibliographie complète pour une année. La pandémie de covid 19 a également provoqué la fermeture des bibliothèques universitaires, puis des accès très restreints.

Il est donc très tentant d’économiser plusieurs centaines voire milliers d’euros par année universitaire grâce au piratage.

Les sciences, l’ingénieurie, l’économie et le droit sont les plus touchés – ce sont les domaines dans lesquels les livres universitaires sont en effet les plus chers.

L’organisme étasunien EducationData s’est intéressé à la question, et la situation en près de 10 ans, s’est encore dégradée pour les étudiants.

  • Un étudiant consacre en moyenne 20% de son prêt étudiant à l’achat de livres
  • un étudiant dépense en moyenne entre 700 et 1500 $ par an pour l’achat de livres
  • Un livre papier peut coûter jusqu’à 400 $
  • Chaque nouvelle édition fait augmenter le prix du livre de 12% en moyenne
  • Entre 1977 et 2015, le coût des manuels scolaires a augmenté de 1 041 %.
  • L’augmentation du coût des manuels scolaires a dépassé l’inflation monétaire de 238 % entre 1977 et 2015.
  • 37 % des enseignants du postsecondaire ne connaissent pas le coût du matériel didactique lorsqu’ils le sélectionnent pour leurs cours.

Par ailleurs, à mesure que les livres sont épuisés il arrive que les professeurs, souhaitant continuer à travailler avec ces ouvrages, autorisent voire encourageant les étudiants à télécharger illégalement des copies des livres concernés; certains étudiants ont même rapporté que des professeurs leur auraient expliqué sur quels sites les trouver, voire, qu’ils leur auraient envoyé directement les liens ou les fichiers illégaux utilisables pour leurs cours.

Selon les conclusions de l’enquête italienne citée ci dessus  

  • 81 % des étudiants universitaires ont commis des actes de piratage
  • 82% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles sont conscientes que le piratage de livres est illégal 
  • 64% des pirates pensent qu’ils ne seront ni repérés ni sanctionnés
  • 39 % ont déclaré qu’ils considéraient que ce n’était pas une infraction « sérieuse ou très sérieuse » 
  • Dans les universités italiennes, l’on estime à 6 millions d’exemplaires le nombre de livres non vendus chaque année 
  • 35 % de la population italienne âgée de 15 ans et plus ont téléchargé ou reçu un livre téléchargé provenant d’une source illégale
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Des conséquences pour les auteurs

Depuis 2009, date à laquelle les livres électroniques et le piratage d’ebooks sont devenus populaires, les revenus des auteurs ont diminué de 42 %, selon une enquête de 2018 sur les revenus de l’Authors Guild, le revenu médian de l’écriture étant désormais si faible – à peine 6 080 dollars par an – que le niveau de pauvreté des auteurs est en constante augmentation. Par ailleurs, une enquête Nielsen de 2017 a révélé que les personnes qui ont admis avoir lu un livre piraté au cours des six mois précédents appartiennent plutôt à la classe moyenne, sont instruites, et sont des hommes ou des femmes entre 30 et 44 ans, dont le revenu moyen est de 60 000 à 90 000 dollars par an. Certains, étrangement, semblent sincèrement aimer et respecter les auteurs qu’ils piratent; certains semblent penser que mettre en ligne le travail d’auteurs sans les rémunérer est en quelque sorte un éloge. Les séries de livres sont particulièrement vulnérables au piratage. 

Dans notre prochain article nous en apprendrons plus sur le piratage des livres électroniques, et nous essaierons de voir s’il existe des solutions viables pour le faire diminuer. 

Dans l’intervalle, si votre produit est piraté, n’hésitez pas à faire appel à nos services, nous travaillons chaque jour avec des professionnels de l’édition (fiction, non fiction, éditions scientifiques et universitaire) et avons plus de dix ans d’expérience dans ce domaine.