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Comme nous l’avons vu dans notre premier article sur les anime les acteurs du marché de l’anime sont nombreux, et la production de ces films et séries est un processus presque aussi coûteux que dans le cinéma classique.

Le piratage nuit donc énormément au retour sur investissement et au marché de l’emploi, bridant, par ricochet, la créativité. En effet, si les revenus générés sont en dessous des prévisions, la production de nouveaux films et épisodes sera compromise, et les producteurs seront tentés d’investir dans des formats et thèmes plus “commerciaux”, hésitant à prendre des risques artistiques, afin d’être certains que les revenus générés seront suffisants.

Le marché de l’anime étant fortement lié à celui du manga, nous évoquerons également, dans cet article, le piratage et le marché de la bande dessinée japonaise.

Comme pour beaucoup d’autres médias, la pandémie de covid-19 et les confinements ont provoqué une augmentation très forte du piratage depuis 2020.

Une explosion du nombre de mangas vendus

Parallèlement, la popularité du manga n’a jamais été aussi forte au Japon – des records de vente ont en effet été battus en 2020 et 2021, et la tendance semble se confirmer au premier trimestre 2022. 

Marché du manga au japon 2017-2021. Données issues de https://www.npd.com/

Mangas et animes: les chiffres du piratage

L’Authorized books of Japan (ABJ), un groupe de contre-mesure créé par les éditeurs de mangas, a rassemblé une liste de 400 sites de mangas pirates. En raison de la pandémie, le nombre de visites mensuelles des 3 premiers sites de mangas pirates a été multiplié par 26, atteignant 326 millions de visites par mois, contre 12,5 millions de visites par mois l’année précédente. Le manque à gagner estimé à partir des visites des 10 premiers sites pirates a dépassé 780 milliards de yens (6,77 milliards de dollars américains),en forte augmentation par rapport à l’année précédente. L’année dernière, le manque à gagner était estimé à 210 milliards de yens (1,80 milliard de dollars US).

Les deux marchés étant fortement liés par leurs thèmes et la fréquente adaptation des mangas en anime, nous pouvons en déduire qu’une tendance similaire se dessine dans le piratage des animes. En effet les chiffres officiels séparent rarement les films et les séries animés de leurs équivalents filmés; il est donc difficile d’obtenir des données exacte sur le piratage des animes.

Cependant les grands sites de piratage comme Kissanime ou 9anime recensent plus de visiteurs que les sites officiels tels que Crunchyroll ou Funimation, les subreddits sur le piratage des anime sont très actifs, et la tendance ne semble pas près de s’inverser. Malgré la fermeture de Kissanime en mars 2022, de nombreux sites miroirs existent, hébergeant exactement le même contenu; ces sites continuent à être très visités.

Un problème de service

Pour citer Gabe Newell, président de la compagnie de jeux vidéo Valve, à l’origine notamment de jeux comme Dota ou Counter-strike,  “Piracy is a service problem” (le piratage est un problème de service).

L’ensemble de cette interview  est disponible ici, et les propos de M.Newell, bien que datant de 2011 restent d’actualité et s’appliquent parfaitement à ce marché: « Une chose que nous avons apprise est que le piratage n’est pas un problème de prix. C’est un problème de service. Le moyen le plus simple d’arrêter le piratage n’est pas de mettre en œuvre une technologie anti-piratage. C’est en donnant à ces gens un meilleur service que celui fourni par les pirates ». 

De nombreux utilisateurs déplorent en effet notamment le fait qu’une grande quantité d’animes ne sont pas disponibles dans leur pays par les canaux officiels; ces internautes se tournent alors vers le piratage non pas parce qu’ils ne sont pas prêts à payer, mais parce qu’ils ne peuvent tout simplement pas acheter le produit légalement. 

Les groupes internationaux - une solution à long terme ?

Le groupe anti-piratage japonais Content Overseas Distribution Association (CODA) a lancé, en 2022 un projet titanesque visant  à lutter contre la distribution illégale en ligne d’animes et de mangas. L’organisation internationale devrait à terme être  composée d’entreprises locales tels que les géants japonais Sueisha, Kodansha ou Toeil, de plusieurs studios d’Hollywood tels que Disney Universal ou Paramount, de Netflix, et d’environ 450 entreprises chinoises, également membres de la China Copyright Association. Le groupe devrait réunir des acteurs d’une quinzaine de pays, dans un premier temps.

Le groupe CODA – organigramme – été 2022

Objectifs:

  • Échange d’informations sur le piratage d’animes et de mangas dans le monde
  • Coopération avec les autorités nationales et internationales

Cela permet par exemple de viser les pays où les serveurs sont localisés. Ce sont en effet souvent les serveurs internationaux, hors d’atteinte pour les autorités locales, qui provoquent le plus de dommages financiers. Ainsi, en 2021 par exemple, Shueisha, membre de la CODA, a demandé l’aide de la justice américaine pour retrouver l’opérateur de Mangabank, l’un des pluis grands sites de piratage de mangas au monde,  qui a été mis hors service grâce à l’intervention des Etats-Unis.

Des solutions immédiates, accessibles à tous les ayants-droits

Au delà de la création de coalitions internationales, il existe des solutions plus localisées, accessible aux ayants droits.  Même si elles sont imparfaites, elles permettent de réduire grandement l’impact du piratage sur votre chiffre d’affaires.

Le blocage et la fermeture des sites permet d’obliger les pirates à recréer en permanence des sites miroirs, et donc à dépenser plus pour maintenir leurs liens illégaux disponibles, et les utilisateurs informés; cela leur fait perdre en compétitivité. Par ailleurs certains utilisateurs se découragent lors d’un blocage ou d’un changement d’adresse, ou n’ont tout simplement plus accès à l’information sur comment trouver le nouveau site. 

De même, le retrait des liens pirates, même si ceux-ci seront possiblement rapidement remis, oblige les pirates à investir plus de temps et d’argent pour re-télécharger les liens sur les sites, ainsi que pour créer et maintenir de nouveaux sites à jour.

Si vous avez besoin d’une entreprise spécialisée dans la protection d’animes ou de mangas, n’hésitez pas à nous contacter et à parler avec l’un de nos responsables de compte. Nous avons plus de dix ans d’expérience dans le secteur, et nous nous feront un plaisir de vous aider.

Retrouvez-nous le 15 août pour notre nouvel article sur le piratage des ebooks.